Autour du lac de la Blanche, impossible de ne pas dégoter un petit coin à soi. Biscornus, les deux lacs, unifiés depuis quelques années, regorgent de coins et recoins entre les roseaux, sur une petite plage de galets ou pente d’herbe. Près de Bassens, non loin de la Garonne, cette immensité de verdure n’est entachée par la main de l’homme que par la présence d’une ligne à haute tension, présente sur la partie droite du lac.
Attention, il existe deux entrées, celle de l’avenue du Roy est la plus pratique car elle aboutit, à l’issue d’un chemin goudronné, à un cul-de-sac où l’on peut facilement stationner son véhicule. Sur sa gauche, une vaste et propre aire de pique-nique avec tables, bancs et, nouvellement, un barbecue public permettent de dîner ou déjeuner en plein air.
Voile, canoë et paddle
Sur la droite du lac, l’espace est investi par le club de voile. On peut pratiquer, en club ou en pratique libre, de la voile légère, du paddle ou du canoë-kayak. Le plan d’eau est totalement sécurisé. Même si le vent ne s’énerve que rarement, les marins de cette eau douce peuvent apprendre en toute sécurité sans s’exposer à des frayeurs impromptues. Pour le canoë ou le paddle, le lac est encore plus agréable car ses îles et ses berges sont autant de terrains d’exploration pour mettre pied à terre le temps d’une expédition entre forêt et roseraie.
En cette chaude soirée de mi-août, il n’y a pas foule autour du lac de la Blanche. Pourtant, l’ombre des arbres, qui jalonnent le chemin bordant le lac, apporte une salvatrice fraîcheur sous les 35 degrés. Catherine et Philippe habitent Ambarès et viennent très souvent. « C’est la troisième fois de la semaine que je viens, sourit Catherine, en tenue de sport. Je pratique la marche rapide. Ici, c’est parfait pour cet exercice : le chemin est plat, bien entretenu et il fait tout le tour du lac. L’embêtant c’est qu’au niveau du club de voile, il faut marcher une petite portion par la route. » Philippe sort le chien de la voiture. « Il faudrait que les promeneurs prennent l’habitude de tenir leur chien en laisse. C’est vrai qu’ici on a l’impression d’être seul au monde mais en fait, pas du tout, donc il faut garder son chien près de soi. L’endroit est tranquille, il n’y a pas de zonard, la police veille au grain car elle vient souvent faire un tour. »
La police veille
La police, justement la voilà, qui repart après son tour de vigie. « Le parc et le lac sont ouverts 24h/24, témoignent les policiers municipaux. Nous venons au moins une fois par jour pour vérifier que tout va bien et rappeler que la baignade est interdite. » La baignade sur le lac de la Blanche est interdite car il n’y a pas de surveillance. Par conséquent, si un accident survient, c’est le maire qui en sera responsable. Si les gens se baignent, c’est à leurs risques et périls. Certains spots du lac font envie pour une trempette illégale et improvisée comme à côté du refuge urbain et de ses petites plages de galets, abritées par des roseaux. En revanche, côté droit, en face du barbecue, les rives restent plutôt l’apanage des pêcheurs. De longues algues s’étirent mollement jusqu’à la surface. Pas vraiment engageant, à moins d’aimer l’aventure. La chienne de Roland, elle, s’ébroue de plaisir après une baignade dans l’eau sombre. Roland a 83 ans, il habite à Virsac, près de Saint-André-de-Cubzac.
Carnassiers et poissons blancs
« J’ai grandi à Saint-Loubès, on venait souvent ici avec mes parents. On n’avait déjà pas le droit de se baigner mais bon… Quand mes gosses avaient 14 ans, je les amenais ici. On prenait nos kayaks et on se baignait. C’est un joli plan d’eau. Je suis content de voir que le club de voile apporte de l’animation parce que ça manque ici, des activités. Ça n’est pas très vivant. »
Il y a bien quelques pêcheurs. « D’une taille de 40 hectares à eux deux, les étangs de la Blanche sont riches en poissons et regroupent un nombre important d’espèces. Vous pourrez y pêcher des carnassiers, des poissons blancs ou même des anguilles, en respectant bien évidemment la réglementation », prévient l’antenne girondine de la fédération de pêche. Dans le silence, le bond d’un poisson tire le rêveur de ses songes. Les amoureux allongés près de l’eau refont le monde et peut-être l’avenir, sous les arbres. Le steak de « tonton », aux manettes du barbecue, est à point, bon appétit.
promenades Durant trois jours, baladons-nous le long des lacs de la rive droite. Floirac, Lormont et Ambarès-et-Lagrave offrent un hâvre de nature. Chacun de ses trois lacs aune identité particulière